Comment retrouver la tombe d’un ancêtre

Dans cet article, nous allons voir comment retrouver une tombe en utilisant les registres d’inhumation et les registres des convois funéraires.

1. Retrouver une tombe grâce aux registres d’inhumation

1.1. Les registres d’inhumation

Un registre d’inhumation est un registre utilisé par les communes pour enregistrer les détails d’une inhumation, afin de savoir où et quand un défunt a été enterré.

Par exemple, voici un registre d’inhumation de la ville de Pantin, en 1931, dans lequel figure la sœur de mon arrière-grand-père, Marie-Adèle Lenoble.

Registre d’inhumation de la ville de Pantin (1931)

Registre d’inhumation de la ville de Pantin (1931)

Un registre d’inhumations contient toujours 5 informations :

  • la date de l’inhumation : ici, la page du registre concerne les inhumations du 1er avril 1931.
  • les nom et prénoms du défunt.
  • l’âge du défunt, qui permet de départager les homonymes.
  • le lieu du décès : en général, seule la commune (ou l’arrondissement) est indiquée. Parfois, on retrouve des adresses précises.
  • l’emplacement de la tombe : ici, on apprend que la tombe de Marie Adèle Lenoble était située dans la division n°79, allée n°10, tombe n°15. (Quand un registre est commun à plusieurs cimetières, le nom du cimetière est précisé).

Parfois, on retrouve également d’autres informations dans ces registres :

  • la durée de la concession, et ses éventuels renouvellements,
  • le type de sépulture : dans le registre ci-dessus, les mentions « caoutchouc » et « carton » désignent la garniture utilisée dans les cercueils pour garantir leur étanchéité (soit de la toile caoutchoutée, soit du carton bitumé),
  • la cause du décès (celle-ci ne figure pas dans le registre ci-dessus).

1.2. Comment utiliser les registres d’inhumation en généalogie

Pour nous, généalogistes, ces registres d’inhumation présentent 2 grands intérêts.

→ Tout d’abord, ils nous aident à retrouver l’emplacement d’une tombe :

  • Quand la tombe existe encore, on sait précisément où elle est située, et ainsi, on peut la retrouver. Cela est particulièrement utile dans les grandes villes qui comptent plusieurs cimetières, tous très grands.
  • Quand la tombe n’existe plus, on sait où elle était située, et donc, qu’il est inutile de la rechercher ailleurs.
  • Quand le défunt ne figure pas dans les registres d’inhumation d’une commune, on sait qu’il n’a pas été enterré dans cette commune. Il faut donc rechercher ailleurs sa sépulture.

→ Les registres d’inhumation nous permettent également de faire des découvertes sur nos ancêtres.

Par exemple, je recherchais des informations sur la petite sœur de mon arrière-grand-mère, Aline Delatte, décédée à Auxerre à l’âge de 17 ans.

En effet, son acte de décès indiquait qu’elle était décédée « Avenue de Paris », mais sans donner plus de précisions. J’avais donc supposé qu’il s’agissait d’un établissement hospitalier.

Puis, grâce aux registres d’inhumation de la ville d’Auxerre, j’ai pu découvrir davantage d’informations.

Registre d’inhumation de la ville d’Auxerre (1920)

Registre d’inhumation de la ville d’Auxerre (1920)

En effet, le registre d’inhumation nous apprend qu’elle a été enterrée dans le cimetière Dunand, le 16 février 1920 (soit deux jours après son décès), dans le 2e carré, section R, tombe n°10.

Il nous indique également son lieu de décès. Aline Delatte est donc décédée, à l’âge de 17 ans, à l’Asile Départemental.

1.3. Comment consulter les registres d’inhumation

Les registres d’inhumation sont librement communicables après un délai de 50 ans. Pour les retrouver, il y a 2 possibilités.

Consulter les registres en ligne

Tout d’abord, les registres d’inhumation de certaines grandes villes ont été numérisés et sont accessibles, en ligne, sur le site de leurs archives municipales. C’est notamment le cas pour les villes de Paris, Nantes, Strasbourg, Bordeaux et Auxerre.

Remarques :

Faire une demande de recherche, ou se rendre sur place

Quand les registres n’ont pas été numérisés, ils sont le plus souvent conservés en mairie.

Dans ce cas, il faut se rendre sur place, ou contacter directement la mairie pour une demande de recherches.

Les registres peuvent aussi être conservés aux archives municipales de la commune (quand il y en a), ou encore, dans un service en charge des cimetières de la commune.

Les registres d’inhumation sont donc une ressource essentielle pour retrouver la tombe d’un ancêtre, ainsi que des informations sur son décès.

Cependant, parfois, il arrive qu’on ne retrouve pas un ancêtre dans ces registres, car celui-ci n’a pas été enterré dans la commune de son décès.

Dans ce cas, il existe des archives qui permettent de retrouver dans quelle commune et dans quel cimetière se situe sa tombe : les registres des convois funéraires.

2. Retrouver une tombe grâce aux registres des convois funéraires

2.1. Les registres des convois funéraires

Les registres des convois funéraires sont des registres dans lesquels les communes enregistrent les transports des corps des défunts vers leur lieu de sépulture.

Ces registres sont également appelés registres des transports de corps.

On les retrouve principalement, à partir de la fin du 19ème siècle, pour les villes qui ont plusieurs cimetières.

Registre des convois funéraires de la ville de Lyon (1878)

Registre des convois funéraires de la ville de Lyon (1878)

Dans ces registres, on retrouve différentes informations :

  • le nom du défunt, et éventuellement, son prénom,
  • son âge ou sa date de naissance,
  • le cimetière de destination, qui peut être situé dans une autre ville,
  • la date du convoi funéraire.

Le format de ces registres varie beaucoup selon les communes et les époques. De ce fait, on peut retrouver parfois d’autres informations :

  • le lieu de départ du convoi (en général, le domicile ou l’hôpital),
  • le domicile du défunt (quand celui-ci est différent du lieu de départ),
  • la paroisse du défunt, ou encore, sa religion (en particulier, quand le défunt est protestant),
  • le type de cercueil : chêne, sapin, etc.
  • les taxes communales dont la famille a dû s’acquitter,
  • si le défunt était indigent.

2.2. Comment utiliser les registres des convois funéraires

Contrairement aux registres d’inhumation, les registres des convois funéraires n’indiquent pas l’emplacement précis de la tombe d’un ancêtre.

Cependant, ils ont un immense intérêt quand on ne sait pas dans quelle commune un ancêtre a été enterré.

Par exemple, mon arrière-grand-oncle Victor Grandsire est décédé à Paris le 23 décembre 1955.

Je l’avais recherché dans les registres d’inhumations des différents cimetières parisiens, mais je ne l’avais pas trouvé.

Puis, j’ai consulté les registres des convois funéraires de Paris, et je l’ai retrouvé à la date du 27 décembre 1955 (4 jours après son décès) :

Registre des transports de corps de Paris (1955)

Registre des transports de corps de Paris (1955)

Le registre nous apprend que son corps a été transporté du 41 rue Violet (où il résidait), jusqu’au cimetière de la commune de Vignot (qui est son village natal), dans la Meuse.

2.3. Comment consulter les registres des convois funéraires

Les registres des convois funéraires sont librement communicables après un délai de 50 ans.

Consulter les registres en ligne

Pour certaines grandes villes, comme Paris et Lyon, les registres de convois funéraires ont été numérisés et sont accessibles en ligne.

Pour Lyon :

Pour Paris :

  • Les registres de convois funéraires de Paris sont appelés « registres de transports de corps » (ou « répertoires alphabétiques de transports de corps »).
  • Il existe deux types de transports de corps : gratuit ou payant.
  • Les registres de transports de corps payants sont numérisés de 1879 à 1920, et de 1944 à janvier 1972.
  • Les registres de transports de corps gratuits sont numérisés de 1912 à 1938.

Contacter les mairies, les services d’archives, ou se rendre sur place

Dans le cas général, les registres de convois funéraires n’ont malheureusement pas été numérisés.

Il faudra donc le plus souvent contacter la mairie ou le service d’archives municipales qui les conservent.

Bien sûr, cela rend ces registres moins accessibles. Mais, il faut se rappeler que seuls ces registres permettent de retrouver la tombe d’un ancêtre quand celui-ci n’a pas été enterré dans la commune de son décès.

Au final, les registres de convois funéraires et les registres d’inhumation sont très complémentaires :

  • Les registres de convois funéraires nous permettent de retrouver la commune et le cimetière dans lequel un ancêtre a été enterré.
  • Les registres d’inhumation nous indiquent l’emplacement précis de sa tombe dans le cimetière.

Cependant, au cours des dernières années, d’autres ressources sont apparues pour retrouver la sépulture d’un ancêtre : les relevés de tombes collaboratifs, et les sites internet de cimetières.

Nous verrons comment utiliser ces ressources dans la 3ème partie de l’article, qui sera publiée dans le courant de l’été.

Elise

Et vous, avez-vous déjà recherché la tombe d’un de vos ancêtres ? Avez-vous déjà fait des recherches dans les registres des convois funéraires ?



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